Attention

Psychologie

Orientation de l'activité mentale par des buts, qui maximise l'efficacité du traitement des informations reçues et de leur réutilisation dans l'action.

Depuis l'origine de la psychologie scientifique, naturaliser l'attitude subjective dans la perception et l'action en tant qu'attitude subjective a été un enjeu central (Ribot). Considérée par Husserl comme un "tendre-vers" intentionnel originaire du Je, l'attention est encadrée, en psychologie cognitive, par une théorie fonctionnelle te évolutionniste qui, pour surmonter les limites des comptes rendus introspectifs, met l'accent sur les étapes hiérarchisées du traitement de l'information, et cherche à se vérifier en pathologie mentale.

L'attention est soumise ainsi à deux contraintes: le filtrage des informations utiles, et la capacité des appareils qu'elle mobilise (canaux sensoriels, mémoire de travail, etc.), selon que l'attention est "focale" ou "partagée". On sait que la maximisation des informations reçues a des bases neurobiologiques distinctes de sa réutilisation dans l'action (puisque dans l'action on ne prête plus attention aux informations non-pertinentes); l'attention dépend d'élévations de seuil précises dans la formation réticulée. Enfin plusieurs théories expliquent comment s'automatisent certaines tâches attentionnelles pour diminuer la "charge mentale", et comment l'attention se réveille (théorie du "priming").

L'analyse cognitive de l'autisme offre une contre-épreuve empirique de ces théories (Baron-Cohen). Elle met l'accent sur la notion d'"attention conjointe": (chacun regarde ce que regarde l'autre) et l'intègre dans une conception modulaire complexe qui explique pourquoi les sentiments subjectifs et les conduites psychomotrices particulières de l'autisme plongeraient leurs racines dans ce trouble spécifique de l'attention.

Perception

Baron-Cohen S., Mindblindness, Cambridge MA, 1995.

Husserl E., Expérience et jugement, trad. franç., chap. 1 et 2, Paris, 1970.

Ribot T., Psychologie de l'attention, Paris, 1889.