Volonté

Psychologie, morale

En psychologie, la volonté est définie négativement: est volontaire ce qui n'est pas réflexe. L'aboulie est le déficit psychopathologique de la volonté.

La volonté a le caractère irréductible d'une intuition corrélative de toute action, voire de toute tentative d'action, dont on est l'auteur. Et comme on peut dire de quelque chose qu'on a fait qu'on ne l'a pas voulu, on suppose en outre qu'il s'agit d'un événement mental distinct de l'action. En même temps, si je lève le bras (action totale) volontairement, chaque segment réel du geste (action se déployant) est lié au précédent par une chaîne d'activations nerveuses. Qu'on soit donc amené logiquement à supposer un tel événement est-il un artefact trompeur de la grammaire de l'agir, ou bien l'intuition de vouloir est-elle, à titre de fait mental, même s'il est mal défini, un ingrédient primitif de l'acte? Peut-on alors superposer une chaîne de "volitions" concrètes au déploiement, étape par étape, de l'acte? C'est dans cette direction que s'esquisserait une psychologie de la volonté s'approchant aussi près que possible d'un seuil de positivité.

L'aboulie, accompagnée d'épuisement, voire de dépersonnalisation, suggère au moins que disposer d'une intuition de sa volonté (fut-elle une illusion métaphysique) joue un rôle-clé dans l'équilibre vécu du moi.

Akrasie, psychasthénie

Ribot T., Les maladies de la volonté, Paris, 1883.

O'Shaughnessy, B., The Will, Cambridge University Press, 1980.