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Questions philosophiques et épistémologiques sur les psychothérapies ( 2008-2009)

(Projet « Philosophy, History and Sociology of Mental Medicine »)

Quand on parle d’approcher les problèmes de la psychopathologie contemporaine à partir de la philosophie analytique de l’esprit, on cherche en général à voir si les conceptions classiques du rapport esprit/cerveau éclairent le problème des maladies mentales, ou, inversement, si les maladies mentales peuvent nous apprendre quelque chose sur le problème esprit/cerveau. Il n’y a pratiquement pas de travaux philosophiques disponibles sur une activité pourtant essentielle en psychiatrie, la psychothérapie. C’est pourtant un domaine où la plasticité des représentations mentales, des émotions, des intentions, tout cela sous « l’action » thérapeutique d’un autre esprit, devrait donner à réfléchir. Clairement, la philosophie de l’esprit impliquée par ce changement de perspective est plus une philosophie sociale de l’esprit (examinant la dimension interpersonnelle et les représentations collectives impliquées par la pratique et les normes des soins psychiques), qu’une théorie de la naturalisation des concepts psychologiques ordinaires, en vue de les aligner sur des contraintes neurobiologiques causales, sous-jacentes aux processus mentaux.
Dans le prolongement du séminaire de l’an passé, consacré à Mind, Meaning and Mental Disorder, de Derek Bolton et Jonathan Hill (OUP 2003²), le séminaire entreprendra d’explorer les conséquences de l’idée fondamentale selon laquelle c’est « l’esprit qui comprend l’esprit » et que ceci a des conséquences à la fois épistémologiques (passage à un épistémologie « post-empiriste ») et pratiques (reconfiguration de la psychopathologie à la lumière de la psychologie évolutionniste, renouvellement de la problématique de l’intentionnalité de et dans les maladies mentales, etc.). Car il est assez naturel de s’interroger désormais sur ce que pourrait vouloir dire, à la fois sur le plan conceptuel et sur le plan pratique, que « l’esprit soigne l’esprit » (i.e. une interprétation active du mot de psycho-thérapie)
Le but de ce séminaire, intégré au programme « Philosophy, History and Sociology of Mental Medicine » (PHS2M), est d’analyser quelques un des arguments philosophiques actuels sur les psychothérapies. Il procédera par lectures d’articles et de chapitres représentatifs des débats contemporains, dans le but de constituer un recueil de références commentées et annotées sur des thèmes aussi variés que l’efficacité des psychothérapies, les raisons qui les distinguent les unes des autres, leurs liens aux conceptions morales, les tentatives de naturaliser leur efficacité causale. Ce séminaire se propose notamment de comprendre les logiques argumentatives à l’œuvre dans le développement moderne des thérapies comportementales (TC), puis des thérapies cognitivo-comportementales (TCC), en exposant de façon circonstanciée et critique sur quoi repose leur prétention à la scientificité. Mais il s’intéressera également aux relations entre les psychothérapies aujourd’hui revendiquées comme scientifiques (surtout TC et TCC), avec, d’une part l’héritage du « traitement moral » des malades mentaux, et, d’autre part, la psychanalyse.

Ce séminaire ouvert à tous se tiendra de 18h à 20h, à l’université Paris-Descartes, 45 rue des Saints-Pères, bâtiment Jacob, salle J233.

15/10 Introduction générale

5/11 Les enjeux moraux dans les psychothérapies : le problème de l’autonomie comme objectif thérapeutique

19/11 Problématiques antiques et modernes du « traitement moral » : les psychothérapies comme problème anthropologique

3/12 Séance avec B. Granger: Philosophies antiques et thérapies cognitives

17/12/2008 Peut-on naturaliser les questions morales en psychothérapie? L'exemple des TCC des TOC.

 

14/1/2009 Séance avec X. Briffault: Le problème de l’évaluation des psychothérapies.

28/1 Intériorité et extériorité de la psychanalyse par rapport au champ des psychothérapies

11/2 Séance avec M. Meloni: "The Brain's border: Modernity, Naturalization, and Philosophical Resistance", hand-out en ligne

4/3 Des TC aux TCC (1) : éléments d’épistémologie historique, 1960-1990.

25/3 Le 25 mars, à l'Ecole Normale Supérieure, journée avec George Makari, à l'occasion de la sortie de Revolution in Mind (Harper & Collins, 2008). Le programme est en ligne.

1/4 Des TC aux TCC (2) : le cas des TOC 1960-1990 avec Derek Bolton. Documents de travail à consulter: "Shifts in the philosophical foundations of psychiatry since Jaspers: implications for psychopathology and psychotherapy", International Review of Psychiatry, (2004) 16:3, 184 - 189 ainsi que "La connaissance en sciences humaines", Annale médico-psychologiques 163 (2005), pp.740-744.

13/5 journée commune avec le séminaire de F. Parot: L'impact des neurosciences sur les conceptions et les thérapies des schizophrénies

27/5 Neurosciences et psychothérapie : état  des lieux, nouveaux problèmes.

10/6/2009 Conclusion générale.

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Questions philosophiques et épistémologiques sur les psychothérapies/Philosophical and Epistemological Issues in Psychotherapy (2010)

(Projet « Philosophy, History and Sociology of Mental Medicine »)

Le séminaire du second semestre 2010 aura pour objet de choisir, puis de traduire, présenter, et annoter un certain nombre de textes significatifs révélant l'état du débat contemporain sur les psychothérapies, d'un point de vue de l'épistémologie et de la philosophie morale, en vue de constituer un recueil à paraître en 2011. Ce sera un travail collectif, co-dirigé par Tiago Marques et Tim Thornton. On devrait alors pouvoir mettre à la disposition public français des travaux importants sur la définition, les hypothèses implicites en termes de philosophie de l'esprit (identité personnelle, émotions, cognitions), la nature scientifique ou non, les transformations conceptuelles évidentes ou inapparentes, l'évaluation des psychothérapies, mais aussi sur leurs connexions avec les neurosciences, le travail social ou la médecine somatique. L'accent portera, encore une fois cette année, sur les thérapies de type comportemental et/ou cognitif, au sens où elles revendiquent une forme d'objectivité qui les rend éminemment testables du point de vue épistémologique, mais sans exclusive. Encore une fois en effet, la question de la psychanalyse, distinguée des psychothérapies d'inspiration psychodynamique, constituera un bord important de la réflexion. Enfin, on portera une grande attention à la discussion de ces travaux du point de vue de la sociologie des sciences (i.e. des sciences biomédicales et psychologiques): champs professionnels, carrières, stratégies de légitimation, institutions, modes de production des connaissances, réception publique, etc.

Parmi les textes-candidats, on peut d'ores et déjà mentionner des extraits de livres et des articles de Niklas Rose, Bruce Wampold, Derek Bolton et Jonathan Hill, Robert Cummins, Theodore Millon, Louis Cozzolino, Rowland Folensbee, Georg Northoff, ou Edward Erwin.

Le but pédagogique de ce séminaire est d'offrir l'opportunité aux étudiants volontaires de publier un travail scientifique sous leur nom.

Ce séminaire, ouvert à tous, se tiendra en anglais de 18h à 20h, à l’université Paris-Descartes, 45 rue des Saints-Pères, bâtiment Jacob, salle J238.

3/2 Introduction générale: présentation du projet

Séances suivantes les 10/2, 24/2, 24/3, 26/5, 2/6, 9/6 et 23/6

Les informations sur ce séminaire et sur toutes les activités de PHS2M sont désormais disponibles en ligne sur le site propre de PHS2M (nouveau)

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