Philosophie et
histoire de la médecine mentale
Séminaire
doctoral IHPST/CESAMES (2008-2009)
(Projet
« Philosophy, History and Sociology of Mental Medicine »)
Questions philosophiques et
épistémologiques sur les psychothérapies
Pierre-Henri Castel (contact : pierrehenri.castel@free.fr)
Séance n°4, 3 décembre 2008, avec Bernard Granger : Philosophies antiques et thérapies cognitives
-Les bases
de la psychothérapie : O.Chambon et M. Marie-Cardine.
- « Du traitement moral, Remarques sur la
formation de l’idée contemporaine de psychothérapie » : M. Gauchet, G.Swain, Confrontations psychiatriques, n°26.
- Les
thérapies cognitives : J. Cottraux.
- Les
thérapies cognitives et comportementales : J. Cottraux.
- Les
stoïciens I : F. Ildefonse.
- Essai sur
le système stoïcien : F. Ogereau.
- La
citadelle intérieure : P. Hadot.
- Manuel
d’Epictète
- Exercices
spirituels et philosophie antique : P. Hadot.
- Entretiens,
Lettres à Lucilius : Sénèque.
- Histoire
de la pensée médicale en occident : sous la direction de M.D Grmek.
- Aux portes
de la psychiatrie : Pinel, l’ancien et le moderne : J. Pigeaud.
- Les psychothérapies : B. Granger.
Exposé
Introduction : Il y a
une philosophie derrière chaque forme de psychothérapie :
·
La
psychothérapie comme traitement psychologique des troubles psychiques.
·
Esquirol :
les passions sont considérées comme causes, symptômes et moyens curatifs de
l’aliénation mentale.
·
La
suggestion opposée à la persuasion : le tout pouvoir opposé au tout
savoir.
·
Suggérer :
repose sur une fonction de crédivité (Bernheim :
« La suggestion consiste dans l’influence provoquée par une idée suggérée
et acceptée par le cerveau ») et sur l’idéo-dynamisme :
toute idée acceptée tend à se faire acte.
·
Persuader :
s’adresser à la raison et gagner la confiance absolue. Déjerine : l’idée
nouvellement introduite est consentie par le sujet et s’il abandonne une
conception à la faveur du traitement, cet abandon se fait volontairement après
réflexion et en toute connaissance de cause. « Le psychothérapeute doit,
s’il veut modifier la mentalité et le moral de son malade, s’adresser à peu
près uniquement au sentiment. »
A/ Pierre Hadot : les
exercices spirituels dans l’Antiquité :
·
Le
terme « spirituel » est un anachronisme, les stoïciens se réfèrent
aux notions d’askésis (ascèse, exercices), ou de mélétè (pratique, exercices).
·
« Les
exercices de saint Ignace de Loyola ont leurs racines
dans la tradition de la philosophie et de la rhétorique antiques. » (Hadot).
·
« Toute
la philosophie antique, conçue presque universellement comme une thérapeutique
des passions, est dominée par la perspective de l’opposition, de la lutte,
entre passions et discours rationnel. » (Hadot).
·
Le
dialogue est une dimension fondamentale de ces exercices.
·
Le
vrai moi est celui qui se hausse à l’universalité en
se soumettant aux exigences de la rationalité et de la communication avec
autrui, par opposition au moi lié à l’individualité organique. La rationalité
donne accès à l’universalité.
L’école
platonicienne :
·
La
philosophie est conçue comme un travail pour se changer soi-même, une thérapie
de l’âme.
·
L’âme
est composée de trois parties : la partie supérieure, raisonnable, et les
parties inférieures : colérique (qui pousse à l’action) et désirante
(appétits et besoins).
·
La
thérapie de l’âme consiste à assurer la domination de la partie supérieure sur
les deux autres : de même, dans la République,
les philosophes (analogie avec la partie raisonnable) gouvernent la cité, les
guerriers représentants la partie colérique de l’âme, et les artisans sa partie
désirante.
L’épicurisme :
·
Le
malheur vient de la crainte des choses qui ne sont pas à craindre, et du désir
de choses qui ne sont pas à désirer. Le bonheur se trouve dans le plaisir,
c’est une philosophie de suppression de la souffrance : les craintes des
dieux sont supprimées par la connaissance de la physique, qui est matérialiste
dans l’épicurisme.
·
La
sagesse consiste dans une classification et une ascèse des désirs :
·
satisfaction
absolue des désirs naturels et nécessaires (manger, boire, se chauffer).
·
satisfaction
relative des désirs naturels et non nécessaires (désir sexuel).
·
exclusion
des désirs ni naturels, ni nécessaires (luxe, richesses, honneurs, pouvoir).
B/ Le stoïcisme
Les trois périodes du
stoïcisme : du monde grec au monde romain
·
Premier
stoïcisme (Stoa poïkilè) :
3ème et 2ème siècles av. JC. : Zénon de Cittium (335- 264) ; Chrysippe de Soles
(280- 206).
·
Deuxième
stoïcisme : dernière moitié du 2ème siècle et 1er
siècle av. JC : Panétius de Rhodes (180-110), Posidonius d’Apamée (135-51).
·
Troisième
stoïcisme : 1er et 2ème siècles de l’ère
chrétienne : Sénèque (4 av.JC-65 ap. JC),
Epictète (50-125), Marc-Aurèle (121-180).
Le système stoïcien :
un système placé sous le logos (raison universelle) :
·
Identité
entre la nature et le logos.
·
Trois
parties de la philosophie : physique, logique, éthique.
·
Trois
disciplines : désir, jugement, action.
·
Hadot :
« La philosophie elle-même, c’est-à-dire le mode de vie philosophique,
n’est plus une théorie divisée en parties mais un acte unique qui consiste à vivre
la logique, la physique et l’éthique. »
La discipline du
jugement :
·
« Ce
qui trouble les hommes, ce ne sont pas les choses, mais leurs jugements sur les
choses. » (Epictète).
·
Il
n’a de bien que le bien moral, il n’y a de mal que le mal moral. Ce qui n’est
pas moral, c’est-à-dire ce qui ne dépend pas de notre choix, de notre liberté,
de notre jugement, est indifférent, et ne doit pas nous troubler.
·
La
même méthode s’applique dans les trois disciplines : critiquer les
jugements portés sur les événements qui nous arrivent ou sur l’action que nous
voulons entreprendre.
·
Bréhier :
« La logique pénètre toute la conduite. »
La discipline du
désir :
·
Elle
consiste à désirer ce qui est utile au tout du monde, par le consentement au
destin présent, et en plaçant chaque événement dans la perspective du tout.
·
Désirer
ce qui dépend de nous, le bien moral, le reste étant indifférent.
·
Nietzsche :
« Ma formule pour ce qu’il y a de grand dans l’homme est amor fati : ne rien vouloir
d’autre que ce qui est, ni devant soi, ni derrière soi, ni dans les siècles des
siècles. Ne pas se contenter de supporter l’inéluctable, et encore moins se le
dissimuler – tout idéalisme est une manière de se mentir devant l’inéluctable
-, mais l’aimer. »
La discipline de
l’action :
·
La
stoïcisme est une philosophie de l’effort, de la tension : le modèle du
héros est Hercule.
·
La
tension de l’âme permet le jugement et l’action. Il faut tendre son âme et
l’accorder comme une lyre. La force de l’âme apprend à se tendre par
l’exercice. (Chrysippe). Mettez entre la colère/Et l’orage qui la
suit/L’intervalle d’une nuit (Sénèque).
Les exercices de
formation :
·
Dialogues
entre maître et disciple (entretiens).
·
Commentaires
de textes.
·
Lettres
·
Dialogue
avec soi-même
·
Préméditation :
imaginer les dangers pour les anticiper : réduire le caractère de
nouveauté.
·
Sentences,
maximes.
Les exercices
d’application :
·
La
vision d’en haut, vision cosmique (vol imaginatif), contemplation de la nature.
·
L’examen
de conscience
·
Les
exercices épicuriens (détente, pour l’évitement du déplaisir) : le plaisir
de la connaissance, de l’amitié, du corps (modération de désirs).
·
Les
exercices stoïciens (tension) : attention à soi-même, concentration
sur le moment présent, exercice des trois disciplines (désir, action,
jugement), et considérer les choses objectivement, dans leur définition
physique, en commençant par les petites choses.
C/Les thérapies
cognitives :
·
Elles
reposent sur une métaphore informatique : le traitement de l’information
(pensées, processus cognitifs, schémas cognitifs ou postulats).
·
Le
trouble mental est compris comme une distorsion du jugement.
·
L’émotion
est considérée comme voie d’accès au discours intérieur (la manière dont idée).
on traite l’information).
·
La
thérapie rationnelle-émotive est fondée par Ellis (1913-2007) : ancien psychanalyste (comme
la plupart de ceux qui ont fondé les autres écoles de psychothérapie). Le
postulat sur laquelle elle repose est que ce qui nous fait souffrir consiste
dans des attitudes et conceptions irrationnelles. (pr
M2 philo, commencer par petit historique de cette
·
Ces
thérapies font appel au dialogue socratique (par opposition à la
psychanalyse), à une maïeutique : le thérapeute peut être très directif
(Comme c’était le cas d’Ellis), mais ne donne pas de
réponses, car c’est le patient qui les possède.
Situation, émotion et
pensée automatique :
·
Beck,
qui est un ancien psychanalyste, baptise ces thérapies « thérapies
cognitives ».
·
Une
dimension fondamentale est l’auto-observation :
elle donne accès aux pensées automatiques. Les exercices consistent à
décrire les situations objectivement, puis à identifier les émotions et les
pensées automatiques à l’œuvre, dans une grille à trois colonnes.
·
Beaucoup
de pensées automatiques sont à l’œuvre sans être objet de réflexion ni de
remise en question, il faut donc y porter attention. Elles sont le signe d’un
jugement qui peut être irrationnel, et peuvent résulter d’erreurs de raisonnement.
Le rapport entre les
émotions et les cognitions :
·
La
pensée automatique est un jugement porté sur l’événement.
·
Une
situation génère des émotions (au sein d’un répertoire d’émotions assez
limité), et une réaction, qui sont conditionnées par la personnalité,
l’expérience du sujet.
·
Il
y a une influence réciproque entre les émotions et le contenu des pensées
automatiques, qui forment ainsi un cercle.
Les processus
cognitifs :
·
On
analyse les formes du raisonnement.
·
Exemples
de processus de raisonnements : la
pensée dichotomique, la généralisation, la
personnalisation (imaginer à tort que l’on est à l‘origine d’une
situation), l’inférence arbitraire, la maximisation et la minimisation,
l’abstraction sélective.
·
Chez
une personne donnée, c’est souvent la même erreur, ou les deux mêmes erreurs,
qui sont commises.
·
Il
s’agit alors de trouver une pensée alternative, remplaçant la pensée
automatique, afin de trouver une souplesse psychologique, qui retentit sur les
émotions.
Schémas cognitifs et remodelage
cognitif :
·
Les
schémas cognitifs sont des règles de fonctionnement psychologique, des vérités
que l’on a forgé sur la monde, soi-même et les autres : ils sont en grande
partie inconscients et forgés dans l’enfance, par l’éduction et les expériences
vécues. Ils conditionnent les pensées automatiques et les réactions
émotionnelles. Ils peuvent être dysfonctionnels,
c’est-à-dire illogiques et source de souffrances. Un exemple d’un tel
schéma : je dois réussir tout ce que j’entreprends.
·
Il
s’agit de faire prendre conscience au patient des quelques schémas qui le
dominent, et tester dans la réalité, par d’autres comportements, les schémas
alternatifs. Il y a ainsi une association étroite entre la prise de conscience
cognitive et la dimension comportementale.
Idéal du sage et postulats
cognitifs :
·
L’ataraxia : tranquillité de l’âme, apportée par la
discipline des désirs.
·
L’autarkéïa : autarcie, autonomie, liberté intérieure.
·
La
mégalopsychè : grandeur d’âme ou conscience
cosmique, dilatation du moi dans l’infinité de la nature universelle.
Marc-aurèle : « L’âme humaine parcourt le cosmos tout entier et le
vide qui l’entoure, et elle s’étend dans l’infinité du temps infini, et elle
embrasse et pense la renaissance périodique de l’univers. »
·
Les
postulats fondamentaux peuvent se rapporter à un manque dans ces éléments.
D / Conclusions :
·
Les
analogies indéniables entre les approches de la philosophie antique et celle
des TCC reposent sur le principe de rationalité, la doctrine de l’assentiment,
l’acceptation de la réalité, ainsi que sur les thèmes de l’auto-transfiguration
et du changement.
· En France, il existe une tradition importante de psychiatrie morale, fondée sur un anti-déterminisme : y a-t-il continuité ou rupture entre les TCC et le traitement moral ?
La lecture de Hadot est
contestée et a été qualifiée de contresens chrétien (notamment
à cause du rapprochement opéré avec Ignace de Loyola). Cette lecture apparaît comme une interprétation
chrétienne du stoïcisme à partir du thème de l’auto-transfiguration,
qui n’est pas seulement une découverte ou une redécouverte de soi-même comme
une partie du tout.
Modifier la pensée
consiste-t-il à modifier le mécanisme, le mode de fonctionnement,
ou le contenu des pensées ? Le terme de
« jugement » est porteur d’une ambiguité,
car il renvoie aux deux acceptions. Les TCC reposent sur l’idée que si l’on
fait penser les gens plus objectivement, on modifie non seulement les contenus
de pensées, mais aussi le fonctionnement. Mais comment infère-t-on l’existence
de schémas cognitifs ? A partir des pensées négatives : le schéma est
la systématisation ou la découverte d’un mécanisme causal qui serait un mode de
fonctionnement psychique. Si le schéma est un mécanisme, il peut n’y en avoir
qu’un, mais il en va autrement si c’est seulement un système qui rationalise
les différentes pensées, une généralisation. Les TCC postulent un objet réel,
avec une capacité causale sur les pensées, qui permet la prédiction de
comportements à partir de stimuli.
Le stoïcisme pose une distinction entre
jugement et contenu du jugement : la discussion logique ne peut changer
l’être, il existe un binarisme dans le premier stoïcisme entre le sage, très
rare, et la foule (phauloï). Le deuxième stoïcisme
est confronté à la diffusion de la pensée stoïcienne : le droit romain est
fondé sur les idées stoïciennes de droit, de responsabilité personnelle.
Faut-il une disposition naturelle, réservée à une élite, pour devenir
stoïcien ? Transformer les gens, modifier leur appareillage cognitif, pose
toujours problème, les pensées sont toujours automatiques, il est difficile
d’intégrer une volonté. Pour Galien, la logique doit avoir un pouvoir, modifier
les contenus des pensées des gens doit en venir à modifier leur capacité de
juger.
Les TCC reposent sur une
conception de la subjectivité moderne (Foucault : le sujet
psychologique est récent, le sujet qui réfléchit sur lui-même, etc) : tout n’est pas naturel, il y a une capacité de
créativité radicale, une auto-invention de soi,
l’autonomie consiste à inventer des règles, à la différence de l’autarcie du
nécessitarisme stoïcien. La logique des TCC est de pouvoir transformer les
pensées et les émotions. Le rapport à une réalité objective est thérapeutique,
la description objective d’une situation est déjà thérapeutique, mais cette
objectivité laisse place à quelque chose qui n’existait pas avant, à la
différence de la conception qui est celle du monde antique. La différence entre
le stoïcisme et Ignace de Loyola repose déjà sur un
au-delà de la nature, la grâce, qui est la visée des exercices spirituels. Loyola ne fixe pas de modèle du sage, chacun possède une
manière d’être le chrétien parfait, seule la grâce peut montrer le
modèle : c’est une subjectivation radicale, alors que le stoïcisme repose
sur l’idée que chacun a sa place, mais que c’est le divin qui lui a déjà fait
cette place. Ainsi, pour les stoïciens, quand les choses deviennent
insupportables, le suicide est une possibilité pour le sage, comme réponse à un
message subjectif de Zeus l’appelant à le rejoindre, alors que pour nous
aujourd’hui, dans la conception de la subjectivité moderne, le suicide est
perçu comme un échec.
La représentation du moi
présente dans les TCC repose sur des termes que l’on trouve
dans la langue courante, par opposition à la
projection d’une théorie. Epictète, de même, s’interdit le jargon
philosophique : peut-on dire que les TCC fonctionnent car elles mobilisent
des contraintes logiques et épistémiques de base, un fond anthropologique de
base ? Peut-on ainsi penser un noyau logique insensible aux
transformations historiques ?
Des méthodes comme celle de la préméditation n’ont
pas changé : mais elles sont aujourd’hui confrontées à l’aspect biologique
dans le psychiatrique : il est difficile de dire si lorsque ces méthodes
fonctionnement, c’est parce les difficultés rencontrées ne sont pas majeures.
La culture française fait appel à tradition de
critique tragique du moi, à la différence
des psychanalystes américains, qui insistent sur
l’importance du moi. La perspective de Lacan, où le moi est
comme un miroir, avec le thème de l’identification à autrui, diffère de
l’interprétation américaine de Freud, où le moi est compris comme une faculté
d’adaptation.
Aujourd’hui, on assiste à
une sorte de bricolage entre notions philosophiques, notions
des spiritualités orientales et notions
psychologiques : par exemple, la notion de mindful
awareness, qui est une référence au bouddhisme. Ce
« bricolage » est enraciné aux Etats-Unis, où certains patients
viennent en thérapie avec des notions comme la concentration de la conscience,
l’éveil, etc.
Foucault insiste sur
l’ambivalence des gens par rapport à leurs symptômes (c’est un
argument contre le traitement moral). Peut-on poser cette
objection contre les TCC ? Une réponse possible est que dans les TCC, les
postulats sont distingués des symptômes, les TCC ne travaillent pas directement
sur les symptômes. Il faut distinguer les TCC des thérapies comportementales,
qui assimilent maladie, symptôme et mauvais apprentissage. La question de la
substitution des symptômes a été très étudiée, et elle apparaît être peu
fréquente. En supprimant le symptôme, on aboutit en général à un mieux-être. La
question des bénéfices secondaires est aussi une question relationnelle, qui
demande de prendre en compte les contraintes relationnelles. Les TCC partent
d’une analyse fonctionnelle, d’une analyse des symptômes et de l’environnement
du sujet, des bénéfices secondaires, de ses attentes, de la fonction des symptômes.
En ce qui concerne l’évaluation des psychothérapies, il faut bien faire la
distinction entre ce qui mesurable en efficacité et ce qui est efficace.
Quelle place y a-t-il pour
les TCC quand on a affaire à des pathologies qui ne
concernent pas des idées fausses mais un manque de ressenti des émotions (personnalité schizoïde de Fairbairn, rationalité morbide), un accrochage à quelque chose de trop rationnel (personnalité obsessionnelle) ? La rationalité visée par les TCC et le fait que les émotions soient considérées comme la voie d’accès principale au fonctionnement ne sont-ils pas des obstacles au traitement de ces pathologies ? Mais on peut répondre que cette rationalité morbide n’est pas la même rationalité que celle qui est visée par les TCC. Pour les pensées obsessionnelles, la thérapie repose sur une critique de l’auto-imputation de responsabilité.