La "fin" de la psychologie depuis les années 80 : renouveau scientifique ou ruine d'espoirs illusoires?

 

(Cet essai est une version préliminaire d'une notice encyclopédique à paraître, et peut servir de commentaire à ma Chronologie bibliographique sélective de la psychologie, 1980-2002)

 


 

            « La » psychologie est morte. Son évolution historique et conceptuelle depuis les années 80 n’est que la lente prise de conscience de cet état de fait, et les récentes crises institutionnelles de la discipline, qui, partout dans le monde, sépare cliniciens et cognitivistes, la parachèvent. La difficulté est de savoir si dans l’affaire, les raisons affichées de la rupture sont les bonnes, et si chacun des acteurs, dans un champ désormais éclaté, y gagnera ce qu’il imaginait.

            C’est aux États-Unis, terre bénie de la psychologie, qu’on mesure le mieux l’ampleur du paradoxe. En 1980, un doctorat sur 10 était en psychologie ; il y avait 50000 psychologues, soit le cinquième des professionnels dans le monde. L’American Psychological Association a aujourd’hui 160000 membres ; mais la plupart des psychologues cliniciens s’inscrivent dans le champ du travail social (éducation, psychothérapie) tandis que l’essentiel de la recherche médiatisée en psychologie porte sur le cerveau, et mobilise des neurologues, biochimistes, psychiatres, linguistes, et même, on verra pourquoi, des philosophes. En 1988, l’écart entre la psychologie comme pratique et la psychologie comme science avait abouti à la fondation de l’American Psychological Society. L’inflation des paradigmes du cognitivisme (l’intelligence artificielle de Simon et Newell, le computationnalisme de Putnam, le connexionnisme neural de McClelland et Rumelhardt, la théorie modulaire de Fodor, puis le retour de la neurobiologie via l’imagerie cérébrale) a durci l’écart, en sorte que la tendance est davantage aujourd’hui de chercher les bases cognitives des domaines traditionnels de la psychologie clinique (psychothérapie, groupes, affectivité, entre autres) que l’inverse. « L’unité de la psychologie » voulue par Lagache aura finalement reposé, en France, plus sur la coexistence pacifique entre universitaires, souvent brillants, tels Fraisse ou Zazzo, que sur l’intégration des méthodes. Quant aux élèves de Piaget, ils se sont aussi divisés entre cognitivistes du développement et psychopédagogues selon les limitations mêmes de la doctrine du maître : d’ordre psychobiologique, d’un côté, et de l’autre, en quête d’une meilleure contextualisation sociale. Ce devenir-là a finalement pesé plus lourd que les polémiques avec Wallon ou Chomsky, et surtout, révélé l’incroyable mélange de performances précoces et de déficits prolongés qui caractérise le nourrisson puis l’enfant (Mehler et Dupoux) : il est de moins en moins possible de les faire servir à illustrer une épistémologie générale concrète de l’homme.

Or les raisons n’en sont pas que scientifiques. Dénoncer les biais raciaux, par exemple, donnait à la psychologie sociale une force politique, que renforçait aux yeux du public savant l’ambition intellectuelle de ses grands représentants, comme Bandura (avec la personnalité), ou Moscovici et Doise (avec la représentation sociale). L’idéal d’une science de l’homme intégrant l’individu au social donnait en plus à la psychologie des années 80 un ennemi clair : la sociobiologie, dont le titre contournait le domaine propre. A la stature d’un Kohlberg, père de la psychologie morale, décédé en 1987, répondait donc bien la Déclaration de Séville sur la violence, en 1986, dernière manifestation publique d’une psychologie intégrée, humaniste et engagée contre les derniers avatars du darwinisme social. Certes, on ne niera pas l’apport de la psychologie à la question de l’égalité des sexes (avec Gilligan et Maccoby). Mais force est de reconnaître la progressive réindividualisation des thèmes de recherche, dont les travaux sur la dépression ou les traumas psychiques sont emblématiques (ainsi Elizabeth Loftus, en 1994, a dénoncé les manipulations de la mémoire par l’hypnose). Quant aux importants travaux sur l’altruisme (Latané) ou l’agression (Berkowitz), on peut penser qu’ils subordonnent la psychologie sociale à des entreprises au mieux philosophiques, comme naturaliser la morale, au pire idéologiques (en quête de nouveaux instruments de contrôle social). Car la demande de psychologie est avant tout demande d’une adaptation aux situations de crise telles qu’elles sont individuellement vécue, ce dont témoigne l’essor du counselling, entre culture de la performance et thérapie, et qui correspond idéologiquement à la croissante psychologisation des problèmes sociaux, repérée par Castel dès 1980. En ce sens, il n’est pas étonnant que la reconnaissance légale du statut de psychologue (voire la perspective de lui faire prescrire des psychotropes, comme aujourd’hui aux Etats-Unis), soit sur la période une tendance lourde. En France, c’est Anzieu, un psychanalyste, qui inspirera la loi de 1985, portant reconnaissance du statut. Mais on peut s’inquiéter que la psychologie comme science dégénère en technologie sociale, tandis que les percées proprement intellectuelle de la psychologie clinique semblent dérisoires (à part le test Maison-arbre-personne de Bielauskas en 1981, quoi de neuf ?).

 

Dans le même temps où la psychologie unifiée sous le paradigme « clinique » perdait son aura (en France, par exemple, elle ne subsiste plus guère que sous l’aile d’une conception du psychisme marquée par la psychanalyse, et comme propédeutique aux psychothérapies), la reconnaissance croissante des sciences de la cognition et du cerveau déplaçait le curseur de la scientificité. Pourtant, le maintien d’une ambition proprement psychologique dans le champ des neurosciences est un analyseur utile de ses conflits méthodologiques internes. On pourrait en effet argumenter que l’implausibilité proprement psychologique des paradigmes successifs du cognitivisme a joué un rôle-clé dans leur critique : soit qu’il y manque une base cérébrale (comme l’intelligence artificielle avant l’essor des explications « neurales » connexionnistes), soit qu’on néglige le contexte social de l’apprentissage (c’est le cas de versions « solipsistes » du fonctionnement mental), etc. Si l’on ne veut donc pas faire une histoire conceptuelle de la seule psychologie cognitive (qui est de moins en moins une psychologie et de plus en plus une partie intégrée jusqu’à s’y dissoudre dans les neurosciences en construction), il faut évaluer l’effet dissolvant, et éventuellement reconstructeur, du paradigme cognitif sur des questions classiques de psychologie. On s’aperçoit alors que les trois constantes intellectuelles de la refonte des problématiques psychologiques ont leur origine hors de son champ.

La première constante est philosophique. La Philosophy of Mind (qu’on traduira par « philosophie de la psychologie ») et la polémique sur la naturalisation de l’intentionnalité qui la caractérise a réveillé la psychologie de son sommeil empiriste. En effet, il y a des relations de raison qui unissent une croyance à son objet, un signe à son référent, un acte à son but. Pourquoi croit-on, ainsi, qu’il existe un état de chose ? Et nous répondons en général en considérant le contexte et les inférences logiques disponibles, par les raisons que nous avons de croire p. Mais ces relations de raison, indispensable au fonctionnement mental et social de tous les jours, pouvons-nous les traiter, plus scientifiquement, comme des relations causales ? Si nous croyons p, par exemple, il doit exister dans le cerveau un ensemble de connexions neuronales obéissant à des lois naturelles, qui expliquent non seulement ce qu’est croire p, mais certainement aussi pourquoi c’est p qui est cru. A la différence des relations de raison, ces relations causales ne sont pas immanentes au langage, ni logiquement intuitives, elles sont inconnues de prime abord, ne sont décelées que par des théories empiriquement falsifiables du fonctionnement cérébral, et ont quelque chose de plus « réel » que les illusions éventuelles de la psychologie « naïve » (Folk Psychology) que véhiculent la conversation, la littérature, voire la psychanalyse. Naturaliser l’intentionnalité, c’est cela : examiner jusqu’à quel point on peut réduire à des processus naturels (cérébraux, mais plus généralement causaux, car on ne perd pas de vue la dimension automatique de divers fonctionnements « intelligents ») précisément ces liens de pensée, de visée intentionnelle des buts, de référence sémantique, etc., qui sont les objets non seulement de la psychologie classique, mais aussi, au-delà, de la culture humaine et de ses formes supérieures d’organisation (la symbolisme, la vie morale, l’art, etc.). Toute une gamme de réponses est alors disponible sur cet immense marché aux concepts qu’est devenue la philosophie de la psychologie, avec ses valeurs montantes et déclinantes, où la spéculation a régulièrement des contreparties expérimentales étonnantes, et dont le centre névralgique est aux États-Unis. On peut grossièrement classer les inspirations théoriques en trois classes. Soit on répond radicalement oui à la question de la naturalisation de l’intentionnalité : auquel cas, non seulement on suppose que le fonctionnement du cerveau va effectivement expliquer ce qui se passe quand je crois p, mais on peut même envisager des normes de rectification, et peut-être d’élimination concrète, historiquement et socialement souhaitable, de nos croyances « naïves », au profit d’une compréhension scientifique de la causalité des états mentaux (Stich). Cette tendance extrême, la neurophilosophie des Churchlands l’incarne. Soit on pense qu’une grande part de l’activité cognitive peut recevoir une explication réductionniste standard, mais pas toute. Un certain nombre de normes, telles les normes logiques, ne seront pas réduites, puisqu’elles seraient présupposées circulairement dans les théories causales censées les expliquer (il faut pouvoir dire de telle théorie T qu’elle est vraie, et donc la norme du vrai ne peut pas être incluse dans T elle-même). Avec plus d’épaisseur psychologique, on a aussi remarqué que l’intentionnalité elle-même relevait d’une activité de supposition que nous ne pouvons pas court-circuiter aisément : on testera toujours une approche réductionniste et « causale » de l’intentionnalité en fonction de cette donnée première qu’il y a des pensées qui se rapportent à des objets, ou des actes à des buts hiérarchisés. Davidson et Dennett, de façon très conceptuelle pour le premier, plus empiriste et même ludique pour le second, ont sur ces thèmes proposés des analyses profondes. Soit enfin on considère que les recherches cognitives sont en soi un contresens quand on aborde la pensée, la conscience, l’agir ou le langage. De puissantes objections dues à Searle, à Dreyfus, ou à des philosophes souvent wittgensteiniens que le matérialisme au service des neurosciences ne fascine en rien, on suscité des réponses elles-mêmes très fortes, et qui ont remis au goût du jour nombre de situations-limites de la neurologie ou de la psychiatrie. Le cœur du débat est de savoir si l’on peut soumettre à une approche réductionniste standard des concepts mentaux (croire, etc.) qui ne seraient pas déjà objectivés, donc reconfigurés, en d’autres termes, pour ressembler à des objets des sciences de la nature, ou bien si ces concepts mentaux objectivés ne sont justement plus ce qu’ils sont dans notre vie mentale ordinaire, qui échappe, comme toute la sphère proprement humaine, à la nature. Parer l’objection engage une bonne part du crédit qu’on apporte à la psychométrie, dont le développement mathématique et empirique a été immense ce dernier quart de siècle (on ne citera que Jacob Cohen). Car il est difficile de nier qu’il y a des régularités mesurables dans les rapports entre états mentaux, normaux ou pathologiques, indépendamment de leur contexte ou même du contenu. Cette inertie, si l’on peut dire, du mental objectivé, offre une alternative à l’interaction clinique intersubjective pour le recueil des données. On comprend que questionnaires et échelles aient peu à peu fait norme. De plus, la voie frayée par Nisbett et Ross s’est élargie avec Kahnemann (récompensé en 2002 du Nobel… d’économie !) et Tversky, travaillant sur la possibilité d’expliquer empiriquement nos erreurs de raisonnement. Les lois psychologiques de ces biais défendent de croire que la pensée se meut dans un pur éther acausal. Les anti-réductionnistes sont donc sur la défensive : la thèse de Quine triomphe en pratique, selon laquelle l’intentionnalité est bien réelle, mais à la fin sans importance, et qu’il vaut donc mieux s’appuyer sur le comportement objectif des organismes.

La seconde constante des réaménagements des problématiques psychologiques a trait à la neuroanatomie fonctionnelle (cf. le manuel d’Afifi et Bergman). Nul n’a jamais contesté que les événements mentaux M (croyances, désirs, intentions) correspondaient globalement à des événements cérébraux C. Or la neuroanatomie fonctionnelle introduit une nouvelle façon de parler : on ne dit plus « M correspond neuroanatomiquement à C », mais « c’est la fonction neuroanatomique de C que de produire ». Chaque fois ainsi, en imagerie cérébrale, qu’une zone neuroanatomique s’active, on dira « Le cerveau du sujet calcule, rêve, etc. ». Sur le plan des connaissances empiriques, on n’en sait pas toujours plus qu’avant. Mais on bouscule par là le bon vieux dualisme dans l’espoir d’un aller-retour fécond entre la décomposition logico-analytique de M et la décomposition de C en termes de sous-système fonctionnels sous-jacents. Récemment, la notion d’action (entendue comme réponse d’un organisme, adaptative, intentionnelle et hiérarchisée) a permis de fédérer plusieurs courants de recherche issus de ce fonctionnalisme neurobiologique. Des circuits neuronaux de plus en plus subtils sont mis en correspondance avec des stratégies complexes, sous des contraintes physiques qu’on n’avait jamais soupçonnées, et qui viennent par exemple de la robotique. On dispose là de moyens de tester des « théories de l’esprit » (Leslie), qui sont des explications fonctionnelles de l’agir et de l’identification de la conduite d’autrui comme intentionnelle (ou pas) qui ont d’importantes conséquences pour l’autisme (Baron-Cohen), la primatologie (Premack) ou l’acquisition des connaissances par les enfants (Wellman). Se référer à l’implémentation neurologique des circuits fonctionnels, c’est en effet valider la description fonctionnaliste des états mentaux produits, et, éventuellement, découvrir les sous-systèmes fonctionnels étanches et spécialisés que sont les « modules » à la Fodor. C’est à ce niveau que la psychologie entre en jeu : peut-on traiter comme des « actions » très complexes, mais composées de ces briques de base (des circuits fonctionnels en un double sens, logique et biologique), le fait de parler un langage grammaticalement articulé ? Comment rendre compte de la coordination entre les individus sans réduire toute vie sociale à une vie, si l’on peut dire, inter-cérébrale ? Comment les représentations sociales (les symboles, par exemple) peuvent-ils alors subsister ? C’est en posant de telles questions qu’on mesure à quel point les sciences de la cognition détruisent la psychologie traditionnelle parce que leur méthodologie est individualiste, et non holiste.

La troisième constante de la révolution de la psychologie contemporaine, c’est le rôle crucial qu’y joue l’évolutionnisme. Les diverses versions du darwinisme en psychologie ont pour fonction de relayer le vivant dans le mental (la neurobiologie a en effet pour objet un cerveau sélectionné par l’évolution), et le mental dans le social (la raison d’être de la sélection des fonctions cérébrales, c’est la survie de l’espèce comme espèce sociale). Sans nul doute, le cognitivisme fonctionnaliste a besoin de l’évolution pour valider ses hypothèses adaptatives. En même temps, il est malaisé de découvrir dans le design des sous-systèmes du cerveau de quoi alimenter une réflexion psychologique. Peut-on ainsi admettre que même le sens de nos actions, leur intentionnalité ultime (voire le contenu de nos pensées) est régi par l’évolution, et donc par une « téléosémantique » (Millikan), qui ne stagne pas éternellement en dessous du seuil de pertinence psychologique des échanges interhumains ? La psychologie évolutionniste (Tooby & Cosmides) évoque une version naturaliste des grands systèmes de la psychologie sociale des années 80, embrassant tout jusqu’au vertige (Rose & Rose).

 

            Ces grands remous théoriques ont certainement démenti l’illusion des années 80 que la psychologie était, comme science, révolue (Canguilhem). Mais ils ont aussi rendu quasiment invisibles une production d’une densité intellectuelle inouïe, notamment en psychophysique (Marr démontrant que le traitement de l’information visuelle oblige à passer pas des objets de dimension « entre » 2 et 3 ; ou Gregory prouvant la présence d’inférences dans les illusions d’optique). En psychologie de la mémoire (Neisser, Schacter), la continuité historique par rapport à la psychologie pré-cognitiviste est indéniable, et c’est sans doute un des domaines où l’effort de tenir à la fois la dimension sociale et la dimension expérimentale aboutit encore. Certes, cette riche production s’exprime dans le langage de la cognition. Mais on apprécie mal combien l’expérimentalisme en psychologie n’est pas réductible à ses usages cognitivistes. Si par cognitivisme, en effet, on désigne une façon de voir l’activité mentale comme interne au cerveau, procédurale et fonctionnelle, on aura du mal à donner sa juste place à la psychologie « écologique » d’un Gibson : celle-ci, en effet, considère que l’information perceptive traitée par l’organisme est déjà bien organisée dans la réalité. Ce qu’il y a « dehors » pèse alors plus que tout ce qui se passe en aval dans le cerveau (dont on ne nie pas l’importance). Il y faut des dispositifs expérimentaux originaux, et non les moyens de l’imagerie cérébrale, mais ceux de l’instrumentation psychophysique.

            C’est peut-être dans cette direction qu’est en train de s’opérer une mutation qu’il est un peu vain de prévoir, mais dont certains linéaments, épistémologiques et sociologiques, sont en train de se mettre en place. En effet, de plus en plus de psychologues cognitivistes prennent conscience du caractère infiniment programmatique de leur entreprise, voué à converger, mais asymptotiquement, avec des objets psychologiques plus traditionnels (qu’ils soient de nature sociale, ou même, comme on vient de voir, psychophysiques). Mais ces objets se dérobent à la réduction cognitiviste, non pour les raisons savantes des philosophes de l’intentionnalité, mais sans doute d’abord à cause d’une complexité empirique décourageante. Dans le même temps, l’ivresse des inférences cognitiviste sur le contenu de la « boîte noire », malgré toute la subtilité du fonctionnalisme et les ressources du parallélisme neuroanatomique, pourrait bien finir par retomber. Retomber sur quoi ? Vraisemblablement sur ce que le cognitivisme a pensé un peu vite dépasser, le comportementalisme post-Skinner (décédé en 1990 sans avoir rien renié). Un néo-béhaviorisme cohérent se structure aujourd’hui, qui procède du constat que les seuls résultats scientifiques objectivés de la nouvelle psychologie sont validés au niveau des corrélations comportementales, et non au niveau du traitement de l’information sous-jacent, lequel reste hypothétique. Si l’on met ensemble ces deux remarques, et qu’on les replace dans le contexte actuel des sollicitations sociales très particulières adressées à la psychologie (la demande de bien-être psychique, de régulation des organisations, de facilitation du travail, notamment dans les interactions pratiques avec les machines, de maximisation, enfin, des performances des individus), il se pourrait que l’éclatement de « la » psychologie soit une phase dans un processus historique. Ce qu’il en ressortirait, cependant, ce n’est pas une « nouvelle psychologie » réconciliée avec elle-même. C’est une décantation plus nette entre ce qui revient aux bonnes vieilles technologies du contrôle et de l’ingénierie des interactions humaines, et ce qui n’aurait jamais dû être soustrait, il y a un siècle, aux sciences qui existent vraiment : la neurologie, la biologie, et la sociologie.