Idée fixe
Psychologie
Au sens banal, idée fixe est l'équivalent d'obsession. Formellement, le terme souligne la conscience souvent lucide qu'un sujet a d'une représentation (morbide) dont il est impuissant à empêcher la transformation en action.
Chez Janet, l'idée fixe témoigne, au sein même de la conscience, de la division du moi entre sa partie subconsciente automatique et sa partie consciente volontaire. Elle résulte de l'aboulie (la volonté échoue à contrôler le mouvement qui va de la représentation à l'action). Si elle correspond à divers phénomènes que fournit la clinique des obsédés, elle tend toutefois, dans sa version systématique et prétendument explicative, à résoudre verbalement une antinomie cruciale en psychopathologie: celle de la teneur intentionnelle des contenus mentaux introspectifs allégués comme autant de raisons (voire de motifs moraux) par le sujet, qui décrit l'idée fixe qui l'obsède, et des mouvements réels, régis par une causalité indifférente à ces raisons, et qui constituent l'action qui lui échappe. Ce caractère purement verbal justifie que la notion, qui n’est en somme qu’un hybride conceptuel, ait été abandonnée.
Obsession, automatisme psychologique
Janet P., Névroses et idées fixes, Paris, 1895.