Conditionnement

Psychologie

Acquisition de comportements par stimulation puis réponse de l'organisme.

Il en existe deux types. Le premier fut isolé par Pavlov: un stimulus "neutre" (sonnerie) devient par répétition le déclencheur (ou stimulus "conditionnel") de la réponse (salivation), même quand le stimulus "inconditionnel" (viande) manque. A ce cas "classique" s'ajoute le conditionnement "opérant" de Skinner, où la réponse (le rat appuie sur le levier, au début par hasard) est nécessaire pour obtenir le stimulus inconditionnel (nourriture) qui vient donc après, enclenchant un cycle qui explique la conduite instrumentale du rat. Cette "loi de l'effet" (Thorndike) réduit la conduite donc finalisée à un comportement standard d'essais et d'erreurs. Les deux types sont soumis aux même lois (d'extinction, de généralisation et de discrimination). Ils ont des applications en psychothérapie (méthodes d'aversion, d'exposition, etc.) et pour l'éducation. Skinner a enfin étendu sa théorie généralisée du conditionnement à l'apprentissage du langage, et même à une philosophie radicalement instrumentale des valeurs morales et sociales.

C'est d'ailleurs ce caractère purement instrumental du concept qui l'obscurcit. Les deux conditionnements sont-ils deux faces d'un même processus, ou bien leur rapprochement n'est-il que verbal? Ensuite, ni le rôle de la disposition de l'organisme à répondre au stimulus, ni la production spontanée de comportements selon des règles (comme quand on prononce une phrase jamais dite auparavant, observait Chomsky) n'ont jamais pu s'intégrer à une théorie du conditionnement. D'explication ultime, il a été relégué par le cognitivisme à un moyen local et partiel d'expliquer le comportement.

Comportement, réaction, stimulus-réponse.

Le Ny J.-F., Conditionnement et apprentissage, Paris, 1975.